Fake news, vraie riposte ?

Publié le 24 Fév '17

De plus en plus de fausses informations pullulent sur la Toile. Suffisant pour inquiéter les Facebook et Google qui ont décidé de s’allier pour contrer le phénomène.

Le constat est sans appel : seulement un français sur quatre fait confiance à l’information relayée sur Internet. Pire, les trois-quarts d’entre eux ne croient pas aux nouvelles qui circulent sur les réseaux sociaux. Le baromètre annuel La Croix/Kantar confirme une tendance lourde qui a pris de plus en plus de poids tout au long de l’année : les gens sont de plus en plus méfiants vis à vis des médias. L’actualité politique n’est pas étrangère au phénomène. Des évènements considérés comme « improbables » tels que le Brexit, l’élection de Donald Trump ou la nomination de François Fillon ont jeté une lumière crue sur les dérives médiatiques et sondagières. Aujourd’hui, tandis que les populistes reprennent à leur compte ces « manipulations », d’autres internautes lancent rumeur et fausses informations. La tendance a désormais un nom : les « fakes news ».

Comme une trainée de poudre, le phénomène s’est suffisamment propagé sur Internet pour contraindre les médias traditionnels à répliquer. Nom de code ? Fact-checking. Les sites d’informations générales rivalisent d’inventivité pour proposer leur propre outil de vérification de l’information. Ainsi, Le Monde a lancé Décodex qui permet aux lecteurs de connaître le niveau de crédibilité d’un site. Les journalistes ne sont pas les seuls à faire front. Google, Facebook et consorts organisent depuis peu une riposte d’envergure. En décembre, le moteur de recherche annonçait la suppression de plusieurs résultats de recherche dont certains niaient l’existence de l’Holocauste. Début février, il avait d’ores et déjà effacé plus de 200 sites de sa plateforme publicitaire, Google’s AdSense. Facebook s’est aussi lancé dans la bataille en décidant toutefois de s’épauler. Ainsi, l’Allemagne est devenu le premier pays hors Etats-Unis a aidé le réseau social à réguler la diffusion de fausses informations sur la plateforme. En France, ce sont huit médias d’importance (dont Le Monde, Libération, BFM, l’AFP…) qui s’allient à la firme américaine pour combattre les fake news.