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Applications : trop c’est trop

Le marché des applications souffre de saturation et contraint Google et Apple de s’adapter à de nouveaux modèles. Même chose pour les marques ?

Et si le marché de l’appli était plié ? Une étude publiée récemment montre que les mobinautes installent de moins en moins d’applications sur leur téléphone. Et constate une baisse de plus de 20% du nombre de téléchargement. De plus, un utilisateur moyen garde douze apps en moyenne dans son smartphone pour, au final, n’en utiliser que trois.

En cause : le trop grand nombre de produits développés qui engorgeraient les plateformes et ne laisseraient pas assez surgir les nouveautés les plus intéressantes. Du coup, Apple et Google ont mûri un plan de curation qui fluidifierait le trafic des applis et suggérerait celles qui feront vraiment la différence.

Pour ce faire, les deux géants du Web compte changer leur modèle de rémunération pour les développeurs. Ainsi, le prélèvement sur les revenus générés par les Apps passerait de 30% à 15%… seulement si l’appli en question parvient à séduire des clients pendant plus d’un an. Il s’agit clairement d’encourager les développeurs à proposer des offres sous forme d’abonnements dans un marché qui pourrait dépasser les 100 milliards d’ici 2020. Des offres qui pourraient modifier également l’approche des marques, contraintes de s’adapter à ce nouveau marché. Elles pourraient tout aussi bien décider de quitter les appstores pour privilégier les plateformes conversationnelles régulées par des bots. Un virage à négocier, avec application.

Réseaux sociaux : humain, plus humain

Une nouvelle étude montre que les Français attendent plus de contact humain de la part des marques. Un enjeu déterminant à l’heure de la digitalisation des entreprises.

Davantage de contact humain. C’est ce qu’attendent les consommateurs français des rapports qu’ils entretiennent avec les marques, selon la nouvelle étude d’Acenture Strategy. 79% d’entre eux attendraient une relation moins déshumanisée qu’à l’heure actuelle. Ladite étude survient au moment où une autre enquête montre que le temps passés par les mobinautes sur les principaux réseaux sociaux – Facebook, Twitter, Instagram et Snapchat – est en train de baisser. Les gens sont-ils déjà lassés du digital ?

Difficile à dire. Il serait trop tôt pour savamment expliquer la baisse de fréquentation via mobile sur les réseaux sociaux. Mais une autre tendance pourrait au moins permettre d’appréhender le phénomène. Pour une majorité de consommateurs, les contacts humains demeurent un élément déterminant. 58% des Français pensent encore que le magasin est le meilleur endroit pour obtenir un service personnel et 44% préfèrent se rendre sur place avant de commander sur Internet. S’il reste essentiel dans l’expérience client, le digital ne doit donc pas déshumaniser la relation entre les clients et les vendeurs.

Un enseignement capital pour les annonceurs au moment où l’on insiste beaucoup sur l’automatisation des plateformes via l’utilisation de robots. Reste à savoir comment faire coexister la transformation digitale des marques avec le désir d’humanisation des clients. Quoi qu’il en soit, il semble que l’enjeu de demain soit bel et bien l’humain.

Intelligences artificielles : quel futur pour les robots ?

Après avoir eu bonne presse, les intelligences artificielles nourrissent des inquiétudes parmi la communauté scientifique. De quoi influencer les plateformes automatisées de discussion ?

Ce n’est plus un scénario de science-fiction. En mars dernier, une intelligence artificielle (IA) nommé DeepMind a battu le meilleur joueur de jeu de go du monde. Ce n’est qu’un jeu, mais c’est suffisamment remarquable pour inquiéter certains spécialistes qui craignent une mauvaise utilisation des IA. C’est le cas de Laurent Orseau, de Google DeepMind et Stuart Armstrong de l’Université d’Oxford qui ont mis au point un système de neutralisation de l’IA pour éviter une catastrophe. Ainsi, les recherches des deux scientifiques explorent une méthode afin de faire en sorte qu’un surveillant, humain ou automatique, puisse interrompre l’activité d’une machine à tout moment via « un gros bouton rouge ».

Quelles sont les craintes fondées quant à un possible dérèglement de l’IA ? Elles sont floues. C’est pourquoi ce bouton d’arrêt d’urgence s’apparente davantage à une mesure de prévention vis à vis d’esprits malins, pavés de mauvaises intentions. Avant la victoire de DeepMind, les IA avait plutôt bonne presse. On vantait leur capacité d’adaptation, le progrès qu’elle symbolisait mais aussi leur faculté à rendre des services. De tels robots sont désormais au cœur de la stratégie des marques sur l’amélioration des expériences clients, notamment les fameux chatbots de Messenger. Alors, les inquiétudes qui pèsent sur ces machines intelligentes pourraient-elles influer sur l’automatisation des plateformes de discussion ?

Facebook : les robots, des amis qui vous veulent du bien

Lors de sa conférence développeurs, Facebook a créé la surprise en annonçant l’apparition de robots sur Messenger. Pour le meilleur ou pour le pire ?

On pensait au Live, à Instagram ou aux vidéos 360. Mais finalement, la vedette de la conférence développeurs F8 tenue par Facebook les 12 et 13 avril derniers à San Francisco était bel et bien Messenger. Plus précisément, Mark Zuckerberg a annoncé la mise en service d’une plateforme baptisée « Bots on Messenger ».

L’idée ? Permettre aux développeurs de concevoir des robots conversationnels qui, via l’intelligence artificielle, seront capables d’interagir avec des utilisateurs. Selon le réseau social, les bots serviront à adresser des messages personnalisés concernant des thématiques du quotidien comme la météo ou la livraison d’un colis. Plus encore, ils pourront faciliter la réservation d’une table au resto ou la commande d’un produit disponible en e-commerce.

Aujourd’hui, Messenger réunit plus de 900 millions d’utilisateurs. L’intérêt de la nouvelle plateforme proposée par Facebook est donc de renforcer l’engagement de son audience. Pour Zuckerberg, le nouveau service devra donner aux utilisateurs l’impression de parler avec leurs amis sur Messenger.

Une manière de souligner que l’enjeu est aussi d’humaniser ces plateformes de plus en plus robotisées, connectées et intégrées à nos pratiques en ligne. Car si les bots peuvent nourrir les ambitions des applications de messageries, ils doivent encore se faire une place dans des espaces privés finalement très humains. Trop humains ?

Interview de KRDS pour l’Atelier BNP Paribas : Facebook F8 et les bots

Quels sont selon toi, les marques qui auraient le plus intérêt à créer un chatbot ? Pour quoi faire ?

Tout d’abord, il faut bien comprendre qu’un chat est une plateforme optimisé pour un environnement mobile, où il est facile d’obtenir, lire et stocker des contenus. La notion d’historique de conversation sur un chat  est ici capitale car elle est quasiment inexistante sur un site en ligne. Donc toutes les marques qui ont besoin de partager des contenus pereins sur mobile, doivent penser aux possibilités offertes par Messenger (billets de transports, tickets de concerts).

Au delà des marques qui partagent des contenus perennes, cet enjeu est central pour les marques qui créent de la valeur en optimisant leur relation client, et dont les clients ont de fortes attentes en terme de disponibilité et d’efficacité (e-commerce, logistique, banques voir trading).

En effet, le principal objectif des marques qui vont créer des bots va être un gain d’efficacité (et donc de conversion) en simplifiant le parcours utilisateur dans le cadre d’une disponibilité absolu. Cette disponibilité existe déjà en ligne dans de nombreux cas et pour de nombreuses marques (vente en ligne, search, opérations bancaire en ligne …). La réelle innovation avec un bots, réside dans le fait que l’on voit pouvoir mieux et plus rapidement comprendre le besoin utilisateur, et ainsi y répondre instantanément (il est d’ailleurs bien inutile et frustrant de faire croire qu’un bot est en train de taper une réponse, c’est humain trop humain comme dirait Nietzsche).

Ainsi, un chat bot va permettre à l’utilisateur d’accéder de manière hyper personnalisées aux fonctionnalités et contenus qu’il obtenait habituellement sur un site tout en conservant l’historique de l’échange qu’il a eu. Simple et efficace.Les marques devront donc être attentive au fait qu’un bot doit répondre à ces deux objectis et pour celà il ne doit pas être trop humain 😉

Est-ce que KRDS a déjà eu des demandes d’annonceurs sur le sujet de chatbots ?

Oui tout à fait, que ce soit en Europe ou en Asie où nous avons des bureaux. Je crois que les marques comprennent qu’il ne s’agit pas là d’une énième fonctionnalité de l’écosystème Facebook, mais possiblement d’une nouvelle façon d’utiliser Internet, de consommer de l’information, d’effectuer certaines actions. Le temps le dira, et il est évident qu’il y aura une prime aux premiers entrants. L’heure est à l’observation et à l’expérimentation.

Si oui, sans rompre la moindre confidentialité, quel types de marques sont venus avec des projets en ce sens ? Pour quel type de bot ?

Transport aérien, médias, assurance, FMCG. Nous ne pouvons pas en dire plus pour l’instant. Nous avons par ailleurs écrit un article récemment “les 5 Messenger bots les plus intéressants et comment aller plus loin pour les marques

Sur quelles autres innovations annoncées par Facebook au F8 sur lesquelles KRDS va le plus se positionner ?

Notamment la vidéo live et la vidéo à 360. Alors qu’il est de plus en plus compliqué d’être vu sans payer pour une marque sur Facebook, le live et le contenu 360 sont deux façons de se distinguer dans le fil d’actualités des utilisateurs Facebook.

Si on a longtemps dit et sans doute en bonne partie à raison que Facebook était le royaume du paraître, la fonctionnalité live vient réintroduire de la spontanéité dans les échanges. Cela demande un minimum de préparation mais les marques auraient tort de ne pas s’y essayer, les utilisateurs en raffolent! Pour un live que nous avons effectué à Singapour pour un grand magasin où nous avons couvert une expo Games of Thrones, on a constaté une portée organique 6 fois supérieure à la normale, et un taux d’engagement 4 fois supérieur! (voir le live de 2 minutes ici : https://www.facebook.com/IONOrchard/videos/10154091143807188/)

Penses-tu que l’émergence des chatbots sur messenger peut annoncer une fin des applications mobiles pour les marques ?

C’est possible mais il est encore trop tôt pour le dire. Les applications ont des avantages évidents mais aussi de gros inconvénients, notamment en ce sens que les mobinautes arrivent à saturation en termes de nombre d’applis. Il est très difficile de faire connaître, installer et utiliser son app dans la durée. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’ouverture de Messenger aux bots. C’est un nouveau canevas où laisser ses prospects consommer de l’information et effectuer transactions et autres actions avec une fluidité novatrice.

A vrai dire les bots existaient déjà, la nouveauté consiste à leur ouvrir les portes d’une appli utilisée par 900 millions de gens chaque mois. C’est une nouvelle plateforme d’expression à part entière pour les marques comme nous avons connu en 2007 avec l’ouverture de Facebook.com aux applications tierces. Mais il y a des raisons de penser que le potentiel est plus large et durable : ce n’est pas simplement une nouvelle destination, c’est un nouveau moyen de consommer internet, plus proche de la nature humaine, le langage.

Difficile de savoir l’ampleur que pourraient prendre les Messenger Bots, mais les marques auraient tort de ne pas s’y intéresser. On verra sans doute quelques entreprises, jeunes ou plus anciennes, se faire ubériser par un nouveau-venu seulement présent sur Messenger. Un peu comme une génération de licornes se sont lancées en profitant de la nouvelle plateforme qu’était l’iPhone à sa sortie.

Le plaisir d’accéder à de l’information et de valider des actions rapidement vs avoir à attendre un site mobile ou une app charge et s’ouvre est irréstible.

Autre chose, il faut bien réaliser qu’aujourd’hui, initier une conversation avec une marque sur Messenger est un acte plus fort que de suivre sa page, en effet, cela donne le droit à la marque de pouvoir revenir vers l’utilisateur sans limite (pour l’instant). Il faut donc cultiver ce pouvoir avec soin, sans oublier que l’utilisateur peut siffler la fin de la récré à tout moment en bloquant unilatéralement la marque. Je n’irai pas dire que c’est aussi puissant que de créer/télécharger une application, mais presque d’une certaine manière, et à bien moindre effort, que ce soit pour la marque ou pour l’utilisateur. Les marques doivent absolument réfléchir à comment pousser les utilisateurs à les contacter sur Messenger une première fois, sans trop promettre.

Un des grands enjeux de Messenger pour les marques sera d’éduquer les utilisateurs sur où s’arrête l’humain, où commence le bot, car pour encore longtemps il sera facile de faire dérailler un chatbot, comme la malheureuse aventure du bot de Microsoft sur Twitter l’a illustré récemment.

De la même façon, il se peut bien que les Facebook Instant Articles bouleversent totalement notre façon de lire des actus en ligne. Les médias ont intérêt à s’en emparer au plus vite plutôt que de rester dans le déni.

 

Quels jeux serait-il possible de proposer aux marques en chatbots ?

Il faut déjà dire que le potentiel des chatbots ne résident pas tant pour les marques dans la possibilité de proposer des jeux, mais des fonctionnalités “utilitaires” comme accéder à des informations d’achat, effectuer des transactions, poser des questions sur un produit ou service, etc.

Ceci étant dit, de nos jours il faut apprendre à “gamifier” toute expérience, donc pour un média, proposer des quiz sur l’actu semble une idée évidente.

Pour un constructeur automobile, on peut imaginer pouvoir dire au bot ce qu’on veut pour chaque élément de la voiture, couleur de la carosserie, etc. Puis voir le modèle sur mesure généré à la fin au format photo et vidéo avant de pouvoir réserver un test drive. Ou encore pour un fabriquant de chaussure, possibilité de customiser un modèle et l’ajouter à sa wishlist, acte permettant de gagner des points de marque, donnant lieu à un tirage au sort mensuel, etc. C’est sans limite.

Mais il faut faire attention, et rester relativement subtil, car pour l’instant Facebook interdit aux marques d’y faire du marketing et de la publicité à l’état pur. Cela doit prendre la forme d’une aide ludique à la découverte des produits et services de la marque suite à une sollicitation initiale d’un utilisateur.

 

Comment est-ce que KRDS en tant que FMP arrive à suivre la cadence de l’innovation imposée par Facebook?

KRDS compte 140 collaborateurs dans le monde, dont une équipe technique de plus de 50 personnes. Notre force est d’être à la fois une agence créative et Facebook Marketing Partner, la seule en Europe et en Asie dans ce cas,car le programme Facebook compte surtout des éditeurs de logiciel. Nous arrivons ainsi très vite à comprendre les tenants et aboutissants technique d’une nouvelle fonctionnalité Facebook. Cela permet d’avoir un cadre clair au sein duquel ensuite laisser libre cours à notre imagination et notre créativité, pour voir comment les marques pourraient en profiter. Nous ne perdons pas de temps à penser à des idées impossibles. Du fait de la diversité des marchés dans lesquels nous sommes implantés et des marques avec qui nous travaillons, il nous est aisé d’en trouver quelques unes avec qui expérimenter les nouveautés. Nous en tirons très vite des retours d’expérience dont nous faisons profiter nos autres clients. Cela nous permet de pouvoir rapidement identifier et déployer celles qui s’avèrent les plus intéressantes.

 

Quels sont, selon toi, les principaux freins des marques en France à l’adoption des innovations proposées par Facebook ?

Le fait que cela aille très vite par rapport aux cycles de décision des entreprises. Certaines marques préfèrent aussi attendre de voir d’autres se lancer avant de suivre pour minimiser les risques. Mais après quelques études de cas et retours d’expériences de concurrents, l’attentisme laisse place à l’envie d’essayer.

C’est vrai que parfois, on a à peine le temps de tirer les conclusions d’une expérience qu’une nouvelle fonctionnalité devient disponible. Les marques peuvent peiner à s’y retrouver.

Par ailleurs, au-delà des nouveaux formats et produits publicitaires dont l’impact sur le ROI peut être mesuré plus rapidement, beaucoup des innovations de Facebook viennent améliorer les indicateurs du haut du tunnel marketing (notoriété, préférence de marque), leur impact sur les ventes est moins immédiat et plus difficile à mesurer, ce qui rend certaines marques frileuses.