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Facebook : seul contre tous ?

Facebook a fait l’objet de toutes sortes d’accusations aux lendemains des élections américaines. Fausses informations, consensualisme, mauvaises analyses statistiques… si certaines sont fondées, il est difficile d’accuser le réseau de tous les maux de la société.

Les élections américaines ont provoqué le désarroi d’un grand nombre d’Américains, choqués de la victoire de Donald Trump aux élections du 8 novembre dernier. Dès le lendemain, ces derniers ont donc cherché les coupables de ce résultat que personne n’avait vu venir. Sur le banc des accusés ? Les médias, les instituts de sondage mais aussi Facebook. Effectivement, le réseau social aurait indirectement favorisé l’élection du magnat de l’immobilier en laissant circuler de fausses informations sur la plateforme. Le Pape qui appelle à voter pour Donald Trump ou Wikileaks qui confirme qu’Hillary Clinton a bien vendu des armes à Daech sont des informations aussi fausses que largement partagées sur le réseau social pendant les semaines qui ont précédé l’élection présidentielle américaine. De la même manière, le réseau social est aussi critiqué à cause de « ses bulles de filtres ». Via son algorithme, Facebook créerait des bulles au sein desquelles les utilisateurs verraient systématiquement le même type d’informations.

Ils sont nombreux à qualifier ce raisonnement de « simpliste ». Comme Mark Zuckerberg le dit lui-même, ce serait accordé trop d’importance au réseau social en termes d’expression et de formation des idées. Alors que la polémique dégonfle, le patron de Facebook a aussitôt fait l’objet de nouvelles accusations. Premièrement, son média aurait « tué » deux millions de personnes à cause d’un bug du « service de commémoration ». En d’autres termes, des messages de condoléances adressées à certains comptes se seraient retrouvés sur d’autres profils dont les utilisateurs étaient bien vivants…Deuxièmement, Facebook se serait à nouveau trompé dans le calcul de ses audiences publicitaires, en surestimant de plus de 50% le nombre de visiteurs uniques et en sous-estimant le nombre d’utilisateurs qui consultent des vidéos. Si certains accablent le réseau social qui n’est pas à sa première erreur de chiffres, d’autres minimisent sa responsabilité en affirmant que le vrai problème se trouve ailleurs : nous ne devrions pas laisser Facebook mesurer ses propres performances ni en faire le seul acteur qui contrôlerait tout un écosystème.

Intelligence artificielle et marketing : les robots contre les humains ?

Alors qu’au Japon, une entreprise vient d’embaucher un robot à la tête de ses équipes créatives, une question se pose : quel futur pour les emplois dans le marketing face à la montée en puissance de l’intelligence artificielle ?

Ce n’est plus de la science-fiction. Au Japon, une filiale du groupe Mc Cann a recruté un robot à la tête de ses équipes créatives. Le témoignage éloquent que l’intelligence artificielle est en train de redéfinir la place de l’homme au sein de l’entreprise. L’anecdote montre aussi que la robotique n’est pas simplement dévolue à des tâches techniques telles que les travaux manuels, l’analyse de données ou l’automation. Elle est aussi capable de penser de véritables campagnes de communication à partir d’éléments et d’algorithmes complexes.

Qu’en est-il pour le secteur du marketing ? Fort de l’avancée de la technologie, les possibilités sont multiples. Elles sont effrayantes ou excitantes selon les experts. D’aucuns prédisent que l’intelligence artificielle marquera une révolution dans le secteur à une époque où les investissements français en publicité programmatique bondissent de 61%. Sur un horizon de 5 à 10 ans, certains estiment que les humanoïdes seront capables de traiter des millions d’informations en temps réel voire même de les personnifier. Les potentialités du marketing de demain en seraient décuplées. Mais quid du métier de marketeur ? La question divise. D’un côté, beaucoup alertent sur la menace de destruction d’emploi d’un système robotique plus efficace que les humains. De l’autre, les optimistes se veulent rassurant, en soulignant que les métiers d’avenir se concentreront davantage sur les stratégies et la créativité. Seul l’avenir nous le dira.

Mesure de la publicité en ligne : un problème de taille ?

Tandis que Google et Facebook reconnaissent des problèmes dans la mesure des statistiques  de leurs vidéos, la réflexion sur l’évaluation des données digitales en matière de pub pourrait bien connaître un grand changement.

Et si les géants de la publicité étaient en train de faire leur révolution ? Récemment, le Media Rating Council, l’organisation en charge du contrôle de la qualité des mesures d’audience aux Etats-Unis, a suspendu l’accréditation de deux outils publicitaires de Google. Motif ? La manière dont l’entreprise calcule ses chiffres n’est pas représentative. Dans un aveu de contrition assez rare, la responsable de la publicité de Facebook, Carolyn Everson, a également confié que le réseau social avait commis une erreur dans la mesures de l’audience de ses vidéos publicitaires.

Google épinglé, Facebook qui s’excuse… Tout porte à croire que l’évaluation des données digitales en matière de publicité suscite pas mal d’interrogations chez les géants du Web. Raison pour laquelle certains groupes ont d’ores et déjà proposé à leurs annonceurs de s’émanciper des indicateurs classiques de performances de la publicité en ligne. Première idée : mesurer la publicité à l’attention. Tandis que beaucoup d’éditeurs français ne jurent encore que par la visibilité des impressions, certains médias britanniques comme le Financial Times ou The Economist ont proposé à leurs clients d’apprécier la portée d’une campagne publicitaire à l’attention et à la visibilité que l’Internaute lui donne. Des paramètres qui ne sont pas toujours simples à définir puisque ladite visibilité n’est pas toujours corrélée à l’attention d’un utilisateur. Quoi qu’il en soit, pour beaucoup, cette réflexion sur la mesure des données digitales est un premier pas vers plus de qualité. Certains rappellent même que YouTube et son format appelé « Trueview »  – où l’annonceur ne paie que quand la publicité est entièrement vue – va dans le sens de l’histoire. Reste à savoir si les annonceurs seront enclins à sortir des indicateurs de performance qui déterminent depuis toujours leur stratégie d’investissement.

Réseaux sociaux : quand les médias font dans le (tout) social

Alors que Minute Buzz vient d’annoncer la fermeture de son site pour tout miser sur les médias sociaux, les grands groupes français se penchent sérieusement sur l’impact des réseaux sociaux pour produire de l’info.

La vidéo a des allures de révolution. Sur son site qui n’existera donc plus, Minute Buzz a diffusé une vidéo qui clame que l’avenir de l’information sera tout entier réservé aux médias sociaux. En clair : plus d’articles et plus de site physique. En 2020, l’info ne passera qu’au travers des vidéos publiées sur les réseaux sociaux. Si vous avez du mal à le croire, Minute Buzz vous assure que « les usages ont changé » et que la génération de demain – les fameux Millennials – consomment d’ores et déjà leurs contenus exclusivement sur Facebook, Snapchat, Instagram, YouTube et Twitter. Minute Buzz, qui revendique toucher 2 jeunes Français sur 3, a donc décidé de fermer son site et de tout miser sur les réseaux sociaux.

Un choix fort mais pas si fou si l’on remarque la tendance que suivent plusieurs médias ou personnalités françaises. Petit tremblement de terre dans le monde du blog de mode, l’influenceuse  Betty Autier a fermé son blog pour se consacrer aux réseaux sociaux. À la rentrée, c’est une brochette de médias français (L’Équipe, Le Monde, Vice, Melty, Konbini, Paris Match) qui ont fait leur apparition sur Snapchat Discover, déjà présenté comme « le kiosque des temps modernes » par le patron de Melty. Résultat ? Un pari gagné puisque chaque marque a réussi à développer son audience grâce à un mélange d’info et de divertissement. Melty, c’est 1 à 2 millions de visiteurs chaque jour, Konbini touche quant à lui 500 000 personnes… Le Monde dont Snapchat n’est a priori pas vraiment l’espace d’expression le plus évident revendique 200 000 lecteurs par jour sur Discover et prouve bel et bien que les médias sociaux sont une perspective d’avenir pour les groupes traditionnels de presse. Sur Snapchat, pas de longues enquêtes ni d’entretien fleuve. Les équipes de 6-7 personnes dédiées à l’alimentation des Discovers utilisent conjointement textes et images pour rejoindre leur lectorat. Et si c’était ça, la révolution qu’anticipe Minute Buzz dans sa vidéo ?

Données personnelles : quelle est la loi du marché ?

La vente des données personnelles des utilisateurs des réseaux sociaux a créé un véritable écosystème sur le Net. Un marché dont il est pour l’heure extrêmement difficile d’apprécier la valeur.

L’adage est bien connu : « Si c’est gratuit, vous êtes le produit ». Au fil du temps, le nombre gargantuesque de données personnelles collectées par les réseaux sociaux et autres sites qui fonctionnent sur un système algorithmique ont crée de toutes pièces un immense écosystème. En clair, un business dans lequel vos actions sur le web (un like, un commentaire, un post) vont être utilisées par les annonceurs afin qu’ils précisent leur stratégie d’investissement. Le business est devenu tellement important qu’il constituerait désormais l’une des principales sources de revenu sur Internet. Votre sexe, votre âge, votre domicile, le prêt que vous venez de contracter voire même la prochaine naissance de votre enfant sont autant d’informations susceptibles de faire les affaires d’entreprises.

Aujourd’hui, le constat est devenu tellement évident qu’il a provoqué la méfiance des utilisateurs. Aussi, d’une extension de Chrome qui révèle « ce que Facebook sait de vous » à un simulateur qui vous permet de savoir combien valent vos données personnelles, il semblerait que de plus en plus de citoyens s’intéressent à la grande ordonnance des données numériques. Exemple éloquent, cet ancien trader qui a inventé une plateforme de courtage destinée aux Internautes qui veulent vendre leurs informations personnelles. L’idée ? Redonner aux gens le pouvoir sur leurs données. Certaines sources estiment qu’une personne lambda pourrait gagner entre 1500 et 7000 euros chaque année en vendant ses informations directement à une entreprise. Le problème reste que la valeur de ces données est extrêmement difficile à calculer. On sait d’ores et déjà que les professionnels du marketing achètent et vendent les données des utilisateurs par paquet ou que ce qui est unique a tendance à être survalorisé. Quoi qu’il en soit, si un nouveau marché a indubitablement émergé de la vente des données personnelles sur Internet, reste à savoir comment il sera régulé et comment seront représentés physiquement la valeur de ces informations. Difficile pour l’instant de voir clair dans des lignes de codes

WhatsApp se fait une mauvaise pub

En annonçant qu’elle allait se tourner vers la publicité, l’application a attisé la foudre de ses utilisateurs.

Le vent tourne chez WhatsApp. Et il est particulièrement violent lorsqu’il s’agit de rentrer dans une nouvelle stratégie de monétisation. L’application au milliard d’utilisateurs a mis à jour, le 25 août dernier, ses conditions d’utilisation. Elle précise qu’elle partagera désormais les numéros de téléphone de ses utilisateurs avec Facebook et qu’elle permettra aux entreprises d’envoyer des messages directs aux consommateurs. Ce revirement est le résultat d’une réflexion sur les nouvelles pistes de monétisation entamée il y a plusieurs mois. Mark Zuckerberg avait d’ailleurs annoncé les mêmes intentions pour Messenger, l’application de messagerie de Facebook.

Aujourd’hui, WhatsApp reste encore flou sur plusieurs points et ne précise pas encore de quelle manière les entreprises s’intègreront aux fils de discussion par exemple. Mais pour les Internautes, les intentions sont suffisamment claires pour vivre ce changement comme un abandon de la politique initiale de l’application. En effet, l’application a bâti son succès sur la protection de la vie privée de ses utilisateurs et en tournant le dos à la pub. Sur Twitter, la colère des gens ne s’est pas faite attendre. Certains allant même jusqu’à parler du boycott de WhatsApp pour préférer d’autres services comme Signal ou Telegram. Cela dit, il est possible de refuser que vos données personnelles soient échangées avec Facebook. Vous avez 30 jours pour interdire leur transmission, juste avant d’accepter les nouvelles conditions d’utilisation. Cela suffira-t-il ?

Facebook Messenger fait un nouveau pas vers la relation-client

En annonçant une nouvelle mise à jour de Messenger qui permet un système de paiement intégré, Facebook offre aux marques un nouvel outil pour interagir directement avec leurs clients.

C’est une nouvelle qui risque de grandement simplifier la relation entre Facebook et les publicitaires. Le 12 septembre dernier. Mark Zuckerberg a annoncé une mise à jour de la messagerie instantanée Messenger. Nouveauté ? Prévoir d’autoriser le paiement direct sur l’application via des chatbots (robots conversationnels). Autrement dit, le consommateur pourra effectuer des achats directement sur Messenger sans être redirigé vers un site tiers. Cette annonce s’inscrit dans une logique assumée par Facebook qui, au moins depuis début 2015, cherche à faire de la messagerie instantanée un véritable canal de relation client. Messenger offrait déjà la possibilité aux marques de créer des applications et des bots dédiés à la relation client. Aujourd’hui, on peut compter plus de 34 000 robots conversationnels sur la plateforme. Le système de paiement intégré quant à lui était déjà la marque de fabrique de WeChat, l’équivalent chinois de Messenger, depuis plusieurs années.

Facebook Messenger est donc en passe de devenir l’écosystème le plus actif de Facebook avec ses plus d’un milliard d’utilisateurs. L’enjeu est aussi  important pour les marques qui peuvent désormais diffuser leurs offres, discuter directement avec leurs clients et leur permettre d’avoir une expérience de paiement intégré. C’est, selon beaucoup, un grand pas en avant dans la jeune histoire du commerce conversationnel. Reste aux annonceurs de se montrer créatifs pour investir de la meilleure manière possible ce nouveau mécanisme.

Le Mobile : entre canal de communication et e-commerce

La consommation digitale est désormais majoritairement mobile, elle représente 50% du temps passé par les utilisateurs contre 32% pour les desktops et 9% pour les tablettes.  Selon comScore le temps passé sur des plateformes e-commerce est aussi plus important sur mobile que sur desktop.

Cependant les dépenses réalisées par les consommateurs sur mobile ne représentent que 16% des achats e-commerce.

Le mobile est d’avantage utilisé comme canal de communication plutôt que de support de vente. Il permet de guider le consommateur sur d’autres plateformes plus naturelles pour la finalisation d’une transaction.

Néanmoins le m-commerce peut-il être considéré comme un canal en devenir ?

Selon Franck Lewkowicz, Directeur Général France de Quantcast, en 2018 le mobile représentera à lui seule une part plus importante du temps passé sur internet que tous les autres devices réunis.

De plus les consommateurs sont plus sensibles à une publicité lorsqu’elle est bien ciblée. Nike, par exemple, a lancé l’application e-commerce SNKRS qui a dépassé le traffic de l’e-shop dès son lancement. La multinationale a réussi à proposer un contenu personnalisé en y apportant un lien social (l’application connecte les consommateurs entre eux) et ce sans paraître intrusif (chacun est libre de la télécharger).

Le mobile est le device personnel par excellence : une publicité mal ciblée peut vite paraître intrusive et c’est là l’enjeu pour les entreprises qui se doivent de rendre l’acte d’achat le plus naturel possible.

Le digital pousse la TV à se réinventer

De plus en plus de diffuseurs adaptent leurs programmes sur smartphones et parient sur les réseaux sociaux pour rencontrer une audience capitale : les jeunes.

Un grand événement vécu sur un petit écran. Lors des Jeux Olympiques de Rio, la diffusion de la compétition sur smartphone a connu un grand succès. Preuve en est, l’application Francetvsport a été téléchargée près de 700 000 fois. À quatre jours de la fin des Jeux, plus de 100 millions de vidéos avaient été vues sur l’ensemble des plateformes de la chaîne publique. Car, en plus d’adapter son offre sur mobile, le groupe France Télévisions a aussi décider de miser sur la multiplicité des supports de diffusion, en choisissant notamment les réseaux sociaux.

Ainsi, Facebook Live, Twiter, Instagram ou Snapchat sont autant d’applications que les canaux de diffusion des JO ont choisi d’investir pour s’adapter aux nouveaux usages de leurs audiences, et précisément les plus jeunes. Mais le phénomène s’observe bien au-delà des Jeux. Selon plusieurs études menées principalement aux Etats-Unis, la génération des millennials délaisse de plus en plus la télé pour se suspendre aux fils d’actualités des réseaux sociaux. Une tendance qui exhorte les diffuseurs ainsi que les annonceurs à adapter leurs offres pour rencontrer cette audience dite « digital native » là où elles se trouvent : c’est à dire sur leur téléphone.

Applications : trop c’est trop

Le marché des applications souffre de saturation et contraint Google et Apple de s’adapter à de nouveaux modèles. Même chose pour les marques ?

Et si le marché de l’appli était plié ? Une étude publiée récemment montre que les mobinautes installent de moins en moins d’applications sur leur téléphone. Et constate une baisse de plus de 20% du nombre de téléchargement. De plus, un utilisateur moyen garde douze apps en moyenne dans son smartphone pour, au final, n’en utiliser que trois.

En cause : le trop grand nombre de produits développés qui engorgeraient les plateformes et ne laisseraient pas assez surgir les nouveautés les plus intéressantes. Du coup, Apple et Google ont mûri un plan de curation qui fluidifierait le trafic des applis et suggérerait celles qui feront vraiment la différence.

Pour ce faire, les deux géants du Web compte changer leur modèle de rémunération pour les développeurs. Ainsi, le prélèvement sur les revenus générés par les Apps passerait de 30% à 15%… seulement si l’appli en question parvient à séduire des clients pendant plus d’un an. Il s’agit clairement d’encourager les développeurs à proposer des offres sous forme d’abonnements dans un marché qui pourrait dépasser les 100 milliards d’ici 2020. Des offres qui pourraient modifier également l’approche des marques, contraintes de s’adapter à ce nouveau marché. Elles pourraient tout aussi bien décider de quitter les appstores pour privilégier les plateformes conversationnelles régulées par des bots. Un virage à négocier, avec application.