Publicité sur les réseaux sociaux : des chiffres et des craques
Publié le 24 Fév '17
Plusieurs révélations montrent que Snapchat, Facebook ou Twitter utiliseraient leurs chiffres afin de gonfler l’audience de leurs campagnes publicitaires. Une perte de confiance pour les annonceurs ?
Il flotte comme un parfum étrange au-dessus de la Silicon Valley. Depuis quelques temps, les réseaux sociaux affinent leur stratégie digitale pour attirer davantage d’annonceurs sur leurs plateformes. Le mois dernier, Snapchat lançait de nouveaux outils de mesure à destination de leurs clients pour qu’ils puissent analyser l’efficacité de leurs campagnes vidéo sur Snapchat. Baptisé Moat, le dispositif leur permet de savoir si leurs contenus sont visionnés par des humains et non des robots ou si l’utilisateur active le son quand il regarde une publicité. L’entreprise d’Evan Spiegel a donc accéléré l’ensemble de son processus de mesure d’audience et ce dans un but bien précis : Snapchat cherche à doper ses revenus avant son entrée en bourse (IPO).
Valorisée entre 20 et 25 milliards de dollars, l’entreprise américaine est prête à tout pour réussir son IPO. Quitte à tricher. C’est en tout cas l’avis d’un ancien employé de Snapchat qui dans la foulée des nouvelles informations dévoilées par son ancienne boîte, révèle qu’elle gonfle les chiffres de ses utilisateurs. Motif ? Obtenir une valeur majorée lors de son IPO. Le jeune employé également passé par Facebook se serait fait licencier de Snap pour avoir refusé de participer à ce qu’il appelle « des activités illicites ». Des pratiques qui, volontairement ou pas, commencent à se répandre dans le secteur du digital aux États-Unis. Peu avant Noël dernier, c’est Twitter qui annonçait un bug dans le calcul de ses données publicitaires sur la vidéo : sur Android, l’application aura gonflé les chiffres de 35%. Plus tôt dans l’année, Facebook confiait également que ses résultats avaient fait l’objet d’inexactitudes. Une curieuse réaction en chaîne qui appelle une question : peut-on encore faire confiance aux réseaux sociaux lorsqu’ils calculent eux-mêmes leurs données ?